Bonjour à tous,
Je continue ma petite présentation des artistes récupérateurs qui me tienne à coeur, dont j'apprécie beaucoup le travail et la démarche.
Cette fois ci, je vais vous parler de Pierre Matter, artiste qui vit dans l'est de la France et qui a exposé au 4 coins de la planète.
Pierre Matter détourne de leur usage originel des objets qu'il récupère (objets industriels, composants électrique et électronique, métal, câble, pièce mécaniques, pièces détachée de véhicules, ...) qu'il associe au bois et au cuir pour créer des homems ou des animaux cyborg, moitié robot, moitié vivant.
Je trouve que son travail rejoint celui de H.R. Giger, Moebius, Jodorowski, Enki Bilal et Jules Verne. Dans l'esprit Steampunk et fantastique.
Comme vous pourrez le voir sur les photos suivantes, ces sculptures sont superbes, avec d'infinis petit détails. Je suis un admirateur ...
Piere Matter nous explique sa démarche :
“ Il m’a fallu du temps pour prendre conscience que la technologie avait fini par envahir les moindres interstices de nos existences.
La manière très naturelle pour moi d’intégrer des rouages, pistons, circuits intégrés et autres accessoires du monde industriel dans les êtres, les corps, les visages, mes sculptures, découle directement de la vie humaine telle qu’elle a évolué ces derniers temps. Certes, nous ne sommes qu’au début d’une ère où l’utilisation de machines ou micromachines à l’intérieur même du vivant risque de se généraliser, toujours est-il que d’ores et déjà la vie moderne est totalement inconcevable sans technologie.
Le couple homme – machine (cyborg), semble désormais évident. Jusque là, nous avons réussi à évoluer à la même vitesse que l’innovation technique. Le rythme du 19ème et du 20ème siècle était assez lent pour laisser à l’homme la latitude de s’y adapter. Cependant, ces dernières décennies, l’accélération des découvertes est exponentielle. La biomécanique, labiogénétique, l’hybride, le clone, les robots sont des concepts qui se banalisent.
Avec l’avènement de l’informatique, des réseaux et de l’interconnexion, cela devient réellement sensible. Au point que nous sentons de plus en plus souvent dépassés.
Mon travail artistique s’inscrit dans cette époque chamboulée où toutes les frontières sont remises en question en permanence par les techno-sciences. Il est une modeste tentative d’appréhender par la forme les effets de l’accélération incontrôlée des changements à l’échelle de nos vies et de notre planète…“
Si vous aimez son travail, je vous invite à découvrir toutes ses sculptures sur son site www.pierrematter.fr
Bonne balade et à bientôt.
Stéphane Le Lampiste